1.Qu’entendons-nous par le terme acte répréhensible?
Ce terme fait généralement référence au comportement humain qui n’est pas acceptable par la loi, car il enfreint une règle juridique. Une caractéristique de l’acte répréhensible est la naissance d’une responsabilité civile pour le responsable = celui qui commet la violation, c’est-à-dire l’obligation de dédommager la victime pour le préjudice qu’il a causé par son acte illégal.
Étant donné que les dommages font partie de la vie quotidienne = il est inévitable qu’un certain préjudice soit causé par le comportement d’une personne envers une autre, nous devons connaître 2 règles de base.
- Pour qu’une personne soit tenue responsable de dédommagement, il ne suffit pas seulement d’avoir commis un acte répréhensible, mais il doit également être « fautif », c’est-à-dire être responsable.
- Tous les dommages de la victime ne sont pas légalement réparés, mais seulement ceux qui concernent le droit.
2.Quelles sont les conditions requises ?
Pour qu’une victime d’une infraction puisse demander au coupable le paiement d’une indemnisation, selon la loi, certaines conditions doivent être remplies, à savoir :
- Le coupable doit avoir commis un acte illégal (qui peut également être commis par omission, c’est-à-dire que le coupable aurait dû prendre des mesures mais ne l’a pas fait).
- Le coupable doit être responsable de son acte illégal (c’est-à-dire qu’il doit soit savoir que son comportement est illégal, soit l’ignorer par une négligence grave = l’ignorance ne peut pas être une excuse).
- La victime a subi un préjudice en raison de l’acte illégal du coupable (le préjudice subi par la personne spécifique en tant que victime est pertinent, et non le préjudice subi par la personne moyenne dans de telles circonstances).
- Il doit exister un lien de causalité entre l’acte illégal du coupable et le préjudice subi par la victime (c’est-à-dire que l’acte du coupable doit être la cause principale du préjudice subi par la victime et ne doit pas être interrompu par d’autres événements pouvant causer le même préjudice ou un préjudice plus important).
3.Comment la responsabilité délictuelle diffère-t-elle de la responsabilité contractuelle ?
Comme nous l’avons vu, quelqu’un est responsable en raison d’une infraction lorsqu’il cause un préjudice par un acte illégal, pour lequel il est responsable, à une tierce personne. En revanche, la responsabilité contractuelle ou quasi-délictuelle est la responsabilité de celui qui ne remplit pas l’une des obligations qu’il a contractées par contrat, et pour cette raison, l’autre partie peut se retirer du contrat et demander une indemnisation pour non-exécution du contrat.
Par exemple, supposons qu’A achète une voiture à B et qu’ils conviennent d’un prix de 5 000 euros. Si A ne paie pas le prix à B, alors il est responsable contractuellement et devra à B des intérêts sur le prix, ou il devra restituer la voiture si B décide finalement de se retirer du contrat.
Dans l’exemple ci-dessus, si A conduit la voiture chez B et casse le mur de sa maison, alors il sera responsable civilement car, par un acte illégal, il a causé un préjudice à la propriété de B pour lequel il est responsable (il aurait pu être négligent et ne pas faire attention à la conduite de la voiture). Dans ce cas, A devra indemniser B pour le préjudice subi sur son mur (ainsi que tout autre préjudice jugé subi).
4.Quand un acte n’est-il pas considéré comme illégal?
Il existe certaines situations où, selon la loi, un comportement illégal est excusé pour des raisons spécifiques :
- Si la victime consent à l’acte (par exemple, lorsqu’une personne subit une intervention chirurgicale de son plein gré, déclare et accepte l’atteinte à son intégrité physique, comme une cicatrice sur son corps pour les besoins de l’intervention).
- Si la victime accepte les risques pouvant découler d’une activité à laquelle elle participe (un boxeur qui comprend les dommages corporels susceptibles de survenir pendant le match et qui risquent de lui causer des blessures physiques).
- Si la victime se trouve dans une situation de légitime défense, de nécessité ou exécute des ordres contraignants de ses supérieurs, etc. (dans ce cas, la victime n’a pas la liberté de choisir entre le légal et l’illégal et de ‘peser’ ses options, comme un policier exécutant des ordres de son supérieur et n’ayant pas la marge de manœuvre pour les contester, même s’il cause des dommages à un tiers avec ses actions).
5.Quels recours ai-je si quelqu’un me diffame?
Il n’est pas rare qu’une personne reproduise un jugement défavorable sur une autre, causant ainsi un préjudice indirect, en particulier sur le plan social ou professionnel, en dégradant sa réputation. Pour que la victime puisse se protéger, les conditions suivantes doivent être remplies en vertu de la loi :
- Le diffamateur doit diffuser des nouvelles – des jugements généraux ne suffisent pas, mais il doit s’agir d’un fait.
- Ces nouvelles ne doivent pas être vraies, du moins en grande partie.
- La diffusion de ces nouvelles doit mettre en danger la réputation professionnelle ou sociale de la victime.
- Le diffamateur doit savoir que ces nouvelles sont fausses et que, par leur diffusion, la victime pourrait subir un préjudice à ses biens légitimes.
- Enfin, un dommage doit survenir pour la victime en raison de ces nouvelles spécifiques (par exemple, l’entreprise A perd des clients et donc des bénéfices parce que le concurrent B diffuse faussement que A est en faillite).
Dans ce cas, en plus des dommages matériels subis par la victime, elle peut demander la cessation de la diffusion de fausses nouvelles par l’auteur, exiger que ce dernier cesse de diffuser de telles informations à l’avenir, ainsi que demander réparation pour le préjudice patrimonial subi en raison de ces nouvelles spécifiques.
Dans cette situation, en plus des dommages matériels subis par la victime, elle peut également demander réparation pour le préjudice non matériel, c’est-à-dire le préjudice moral, que nous examinerons plus en détail ci-dessous.
6.Suis-je responsable des actes de mon enfant?
Étant donné que c’est un sujet complexe, la loi établit des conditions spécifiques pour que la responsabilité de celui qui supervise un mineur soit engagée. Ces conditions sont les suivantes :
- Il doit y avoir une obligation de surveillance du mineur découlant de la loi ou d’un contrat (par exemple, pour les parents ou un enseignant à l’école).
- Il doit y avoir une négligence fautive dans la surveillance du mineur – le superviseur doit savoir ou ignorer par une négligence grave qu’il néglige la surveillance.
- En cas de dommage causé par le mineur à un tiers, il est raisonnable de supposer que le superviseur a négligé sa surveillance (mais une preuve contraire est permise).
- Un dommage doit être causé à un tiers (même par négligence, et si le mineur est relativement mature, il peut lui-même être condamné à une indemnisation raisonnable).
- Le dommage subi par le tiers doit découler de l’acte / de la négligence du mineur (et non pas d’une autre cause qui y a contribué davantage).
Si les conditions ci-dessus sont remplies, alors la personne qui supervise le mineur est tenue de réparer le dommage causé au tiers. La réglementation est également applicable aux cas où celui qui a subi un préjudice a été placé sous une assistance judiciaire = il s’est vu retirer le pouvoir d’agir seul par le tribunal.
7.Et si je suis propriétaire d’un animal?
Considérant que les animaux peuvent échapper au contrôle humain et causer des dommages à un tiers, le législateur établit ce qui suit pour tout propriétaire ou détenteur d’un animal :
- Il est objectivement responsable des dommages causés par l’animal à autrui.
- La responsabilité est objective = elle n’exige pas de faute (intentionnelle / négligence), donc il suffit que l’animal attaque quelqu’un.
- Il doit s’agir d’un animal, c’est-à-dire qu’il doit être sous le contrôle physique de l’homme = les animaux errants / sauvages qui se déplacent librement sont exclus.
- Le propriétaire est responsable même si l’animal a causé un dommage indirect à autrui (par exemple, s’il a effrayé quelqu’un et que cette personne, dans sa confusion, a été blessée).
- Dans le cas où la victime a également contribué à la cause du dommage (par exemple, en provoquant le comportement de l’animal), une objection appropriée peut entraîner une indemnisation réduite par rapport à ce qui aurait été normalement accordé.
Une exception est introduite dans le cas d’un animal de compagnie : il est établi que le propriétaire est exempté de responsabilité s’il prouve avoir pris les mesures nécessaires pour la garde / surveillance de l’animal. Par exemple, si l’animal a causé des dommages à un tiers et que le propriétaire prouve qu’il avait mis un muselière / un panneau d’avertissement approprié à l’extérieur de la maison, alors il ne sera pas tenu de payer une indemnisation, pour autant que l’animal soit utilisé pour la garde de la propriété / la nourriture du propriétaire.
8.Si un bâtiment/un élément de construction tombe sur moi?
Dans ces cas également, la loi établit des conditions spécifiques pour que le propriétaire du bâtiment/de l’ouvrage soit responsable envers un tiers pour l’indemnisation du dommage subi en raison de la chute/de la séparation partielle de l’objet. Plus précisément :
- Il doit y avoir un bâtiment ou un ouvrage lié au sol = cela peut être un bâtiment, mais aussi un panneau publicitaire fixé à un balcon.
- Le bâtiment/l’ouvrage doit être tombé de sa position normale complètement ou au moins en grande partie.
- La chute du bâtiment/de l’ouvrage doit être le résultat de sa construction défectueuse/erreur lors de sa pose.
- Un dommage doit être causé à un tiers (par exemple, à un passant qui passe sous le bâtiment).
- En aucun cas, celui qui loue simplement l’objet (par exemple, le locataire d’un bien avec un balcon défectueux) n’est responsable de l’indemnisation.
Si les conditions ci-dessus sont remplies, il est raisonnable de conclure que la chute du bâtiment/de l’ouvrage est due à sa construction défectueuse, et le propriétaire du bâtiment/de celui qui le loue est tenu de compenser la personne qui a subi le dommage. Cette responsabilité est toutefois annulée si le propriétaire prouve que les mesures nécessaires ont été prises lors de la construction = que les dispositions pertinentes du Code de construction ont été respectées, que l’étude architecturale était correcte, qu’un ingénieur a supervisé le travail tout au long du processus, etc.
9.Qu’est-ce que le préjudice moral?Quand est-il accordé?
Dans certains cas, la loi permet à la victime d’un acte répréhensible, en particulier si cela a causé un préjudice à son corps/santé/intégrité physique, de recevoir, en plus de l’indemnisation « normale », une indemnisation supplémentaire pour le préjudice moral qu’elle a pu subir en raison de l’acte répréhensible. Les caractéristiques du préjudice moral sont les suivantes :
- Il peut être accordé lorsque la victime subit une injustice ou lorsque sa personnalité est attaquée.
- C’est une demande purement personnelle = elle est liée à la personne de la victime et n’est héritée que si elle a été reconnue par un contrat comme une réclamation ou si une action en justice a été intentée pour elle.
- Il ne nécessite pas nécessairement que la victime subisse également un préjudice matériel.
- Le bénéficiaire de la réclamation peut également être une entreprise (par exemple, une société réclame la satisfaction du préjudice moral causé par la diffamation d’un concurrent).
- Les tribunaux grecs admettent généralement que des tiers autres que la victime ne sont pas indemnisés pour la satisfaction de leur propre préjudice moral (par exemple, les parents de la victime / les frères et sœurs, etc.). Cependant, il existe également de nombreuses décisions qui acceptent exactement le contraire.
10.Et la souffrance mentale?
En particulier dans le cas où une personne est décédée en raison d’un acte répréhensible commis par une autre, la loi prévoit que chaque membre de la famille de la victime peut demander une indemnisation pour la satisfaction de la souffrance mentale qu’il a subie en raison de la perte de la victime. Le terme « famille » est une notion juridique et doit être interprété de manière large = il peut inclure même le partenaire d’une union libre dans certains cas, tandis que les membres de la famille qui avaient peu ou pas de contacts et de liens émotionnels avec la victime sont exclus.
Les critères pour le montant de l’indemnisation accordée pour la souffrance mentale sont assez relatifs et dépendent de divers facteurs tels que la gravité du préjudice subi par les proches de la victime en raison de la perte, la manière dont l’événement s’est produit, la vie personnelle de la victime et la manière dont elle vivait, éventuellement une sanction imposée par les tribunaux pénaux au délinquant, etc.
Enfin, la réclamation d’indemnisation pour souffrance mentale est totalement indépendante de la réclamation d’indemnisation pour préjudice moral = même si la victime a été blessée, a reçu une indemnisation pour son préjudice moral et est décédée plus tard des blessures / de l’état de santé précaire, les membres de sa famille ont le droit de réclamer une indemnisation pour leur souffrance mentale due à la perte de la victime.
Tout ce qui précède ne constitue pas des conseils juridiques et aucune responsabilité n’est assumée pour ceux-ci. Pour plus d’informations, veuillez nous contacter.