Plages:Quelles surfaces les bars de plage peuvent-ils utiliser légalement?

Plages:Quelles surfaces les bars de plage peuvent-ils utiliser légalement?

Suite aux troubles observés l’année dernière concernant les beach-bars, un changement important du cadre juridique a été effectué, concernant les limites territoriales qu’une entreprise doit respecter lorsqu’elle exploite une plage, ainsi que ses obligations envers le public auxquelles elle doit se conformer. Un système électronique a également été créé pour déposer des plaintes, très convivial pour les citoyens, dans le cas où il serait constaté qu’une entreprise enfreint les conditions de la licence qui lui a été accordée. Tous ces sujets, ainsi que d’autres tout aussi intéressants, peuvent être consultés dans cette analyse.

1.Quelles sont les zones considérées comme plages selon la loi?

Pour comprendre quelles zones sont protégées par la loi comme espaces publics, il est nécessaire de comprendre d’abord ce que la loi entend par les termes « rivage » et « plage ». Plus précisément, il ne s’agit pas simplement de la portion de terre située juste devant la mer et quelques mètres en arrière, mais aussi des coins de terre formés par le sol (par exemple, une petite colline composée de pierres ou une grande quantité de sable).

En outre, la loi protège également les lacs et les rivières contre les constructions illégales et l’exploitation sans permis. Cela est dû au fait qu’ils sont assimilés à la mer, de sorte que les mêmes restrictions d’exploitation y sont appliquées, que nous examinerons ci-dessous. Il convient de souligner que la notion de rivière et de lac comprend également les zones environnantes situées dans un rayon de 50 mètres autour de ces éléments naturels. Cela vise à éviter les comportements abusifs, comme construire un bâtiment illégal à proximité mais pas exactement à côté de la plage, en affirmant que seule la plage est protégée, ce qui, comme nous l’avons vu, n’est pas le cas.

En ce qui concerne les plages, qui constituent le principal sujet de discussion dans la pratique, la zone supplémentaire protégée par la loi commence là où se forme la ligne du rivage, c’est-à-dire la ligne créée par la côte ou les vagues. Par conséquent, à partir de cette ligne sous des conditions normales (non pas en cas de phénomènes météorologiques extrêmes), une mesure sera effectuée pour déterminer si une zone entre dans le rayon de 50 mètres requis par la loi et si elle est donc protégée ou non.

2.Quelles sont les conditions pour qu’une plage soit protégée?

La loi elle-même a exclu certaines plages où la construction est autorisée, une catégorie particulière de plages, qui en raison de leurs caractéristiques rares, doivent être protégées des actions humaines susceptibles de nuire à leur beauté écologique. Le critère utilisé pour interdire ou non l’intervention sur une plage est de savoir si celle-ci présente des caractéristiques écologiques particulières et constitue un habitat spécifique, qui ne se trouve nulle part ailleurs, et qui la distingue donc des autres plages.

Ce critère spécifique, il faut le dire, est assez subjectif et peut poser des problèmes en pratique. Ainsi, pour avoir une connaissance plus sûre de la protection d’une plage en raison de sa valeur écologique significative, il est essentiel de vérifier si la zone en question a été désignée « Natura » ou non. En général, la désignation d’une zone comme « Natura » se fait par décision des autorités locales (maire, préfet, conseil municipal) ou même par une loi du Parlement, ce qui signifie qu’une simple recherche suffit généralement à dissiper de nombreuses incertitudes.

Même si cette recherche ne donne pas de résultats, on peut toujours consulter les cartes cadastrales où l’indication relative à la protection de la zone sera généralement affichée, à condition que la procédure de cadastrage soit terminée dans la région. Enfin, si la zone n’a pas encore été cadastrée (et que nous ne pouvons donc pas consulter le cadastre), il vaut la peine de prêter attention à la présence d’espèces rares dans la région (qu’il s’agisse de plantes ou d’animaux) qui y vivent depuis de nombreuses années, comme c’est le cas dans certaines îles de Grèce. Même la présence de cet élément suffisant peut justifier la désignation de la zone comme protégée et l’interdiction de toute construction ou exploitation de la plage à des fins autres que la préservation de l’écosystème.

3.À qui appartiennent les plages?

Cette question a été longuement débattue l’année dernière, certains affirmant qu’ils possédaient la plage et interdisant ainsi l’accès aux particuliers, même pour simplement la traverser. La loi répond clairement à ce sujet en précisant que toutes les plages en Grèce appartiennent à l’État et sont gérées par le Service Foncier. Cette société peut louer les zones correspondantes à des particuliers et conclure des contrats visant à l’exploitation commerciale de la plage.

Le même pouvoir est également attribué à une autre organisation, la Société de Gestion des Biens Immobiliers de l’État (ETADE SA), une société anonyme contrôlée par l’État, qui peut conclure des contrats de concession des terrains à des particuliers pour une durée déterminée contre une compensation financière, répondant aux besoins budgétaires de l’État. Il est important de noter que ces deux organismes ne peuvent que louer les terrains et non les céder de façon définitive (les vendre ou les donner). Si un bien privé se trouve entre la plage et la terre, le propriétaire doit permettre un passage libre à ceux qui souhaitent accéder à la plage, à condition qu’il n’y ait pas d’autre chemin disponible.

L’exception à cette règle concerne la concession définitive et permanente d’une plage à une entreprise opérant sur place (par exemple, un hôtel ou des chambres à louer) lorsque cette concession est justifiée par un intérêt public. Cela inclut les revenus générés par l’État pendant la crise économique grâce à la valorisation de son patrimoine, pouvant aller jusqu’à la vente de grandes superficies pour accroître les recettes publiques. L’importance économique de l’entreprise exploitant la plage est également prise en compte, ce qui explique pourquoi peu de terrains ont été vendus à de grands entrepreneurs, tandis que la plupart des plages sont louées chaque année aux autres entreprises.

4.Comment puis-je obtenir une licence d’exploitation d’une plage pour mon entreprise?

Pour obtenir légalement une licence d’exploitation d’une plage, la loi prévoit désormais une nouvelle procédure, adaptée aux nouvelles technologies. Ainsi, pour obtenir cette licence, il est nécessaire de :

  • Connaître d’abord les caractéristiques de la licence d’exploitation à recevoir.
  • La licence est valable de 1 à 3 ans, pas moins ni plus.
  • La licence est personnelle : elle expire au décès de l’entrepreneur et ne se transmet généralement pas si l’entreprise change de mains (à quelques exceptions près).
  • Participer à un concours d’enchères et offrir un montant supérieur aux autres participants, semblable à une enchère ouverte.
  • Ce concours se déroule chaque année jusqu’au 31 mars, et la municipalité est tenue de publier la date du concours au moins 20 jours à l’avance pour que tous les intéressés puissent y participer.
  • Le prix de départ fixé pour ces enchères est généralement supérieur à la valeur objective de la plage à louer, mais inférieur à sa valeur commerciale.
  • Si deux enchères consécutives n’aboutissent pas à un vainqueur, le terrain en question ne sera pas attribué pour cette année-là.
  • La concession peut inclure des conditions spécifiques que l’entrepreneur doit connaître et respecter ; en cas de non-respect, la licence peut être révoquée, même avant le début de l’exploitation.

5.Quelles sont les obligations que je dois garder à l’esprit?

Évidemment, l’obtention d’une licence d’exploitation de plage s’accompagne de certaines obligations. En cas de non-respect, cela peut entraîner non seulement la perte de la licence mais aussi des sanctions administratives et pénales, comme nous le verrons ci-dessous. Les obligations comprennent :

  • Permettre au public de traverser la plage librement et en toute sécurité, y compris les zones environnantes dans un rayon de 50 mètres, sans entraver l’accès.
  • Installer et maintenir les équipements nécessaires pour faciliter l’accès des personnes handicapées.
  • Installer des parasols, des chaises longues et tout autre équipement nécessaire à l’exploitation de l’entreprise, mais seulement sur 60 % de la surface totale de la plage, comme déterminé par un plan de la région.
  • Les parasols et chaises longues doivent être situés à au moins 4 mètres de la ligne côtière.
  • Assurer la propreté de la plage et du rivage concédés, et ne pas y déposer de déchets.
  • Afficher un panneau avec le numéro de licence et les détails techniques de la concession, ainsi que des informations sur la manière de déposer une plainte en cas de non-respect des termes.
  • Prévoir un sauveteur pour la sécurité des baigneurs, sauf si un sauveteur payé par la municipalité est déjà présent.
  • Ne pas construire de bâtiments permanents non prévus par la licence ou considérés comme illégaux selon la législation sur l’urbanisme.

6.Peut-on céder une plage sans enchère?

Pour répondre aux besoins des transactions telles qu’elles existent aujourd’hui, la loi prévoit que pour certaines entreprises, la cession de la plage peut se faire même sans concours. Les conditions sont presque identiques à celles que nous avons vues précédemment, sans toutefois passer par un concours, mais la loi fixe une limite maximale de 500 m² pour la surface concernée, tout en veillant à ce qu’au moins 50 % de la plage reste accessible au public.

Plus précisément, les entreprises couvertes par cette réglementation comprennent les hôtels organisés, les chambres à louer qui fonctionnent comme une seule entreprise, les établissements de restauration (cafés, restaurants, etc.), ainsi que les clubs sportifs, à condition qu’ils aient besoin de la plage pour leurs activités. Il n’est pas nécessaire que ces entreprises soient directement en face de la plage, elles peuvent être situées à proximité, même si une route ou un terrain délimite la distance.

La loi prévoit également qu’un hôtel, en collaboration avec une entreprise de sports nautiques, peut conclure un contrat pour permettre à cette dernière de louer la partie de la plage qui est normalement attribuée à l’hôtel. Cependant, face aux autorités publiques qui possèdent les terrains, les deux parties (l’hôtel et l’entreprise de sports nautiques) seront conjointement responsables, en particulier en cas de dommages, donnant lieu à un droit à indemnisation pour l’une ou l’autre partie.

7.Les municipalités ont-elles des obligations concernant les plages?

Étant donné la présence de plusieurs organismes et entreprises impliqués dans la cession d’une plage, de nombreuses questions doivent être régulées par les municipalités, sous réserve que cela relève de leur compétence. Ainsi, les municipalités sont tenues de nettoyer les espaces publics des plages, c’est-à-dire les zones qui n’ont pas été louées, ainsi que les zones qui ont été cédées à des particuliers, si les titulaires de la licence refusent de les nettoyer. Dans ce cas, elles peuvent imposer les frais de nettoyage aux titulaires de la licence.

Elles doivent également afficher de manière visible sur la plage un panneau détaillant quelles zones ont été cédées et quelles zones peuvent être utilisées librement par le public. Elles doivent faire de même sur le site Internet de chaque municipalité, accompagné d’un plan géographique correspondant. En outre, les municipalités sont responsables de mener des contrôles sur les plages pour vérifier la conformité des titulaires avec les conditions de la concession et s’assurer qu’ils maintiennent propre la zone qui leur a été concédée, ainsi que d’identifier d’éventuelles constructions illégales non couvertes par la licence.

Si la municipalité constate des violations des conditions de la licence (par exemple, si un beach bar a installé plus de parasols que permis), elle est tenue de transmettre la plainte avec les informations à l’Administration Foncier, en l’informant de la situation. Il en va de même si des constructions illégales sont détectées sur la zone cédée. En ce qui concerne les objets mobiles (par exemple, parasols ou chaises longues), la municipalité peut les retirer de la plage même par ses propres moyens et les stocker jusqu’à ce que leur sort soit décidé par les autorités compétentes. Il va sans dire que le titulaire de la licence peut contester ces actions judiciairement, comme nous le verrons ci-dessous.

8.Puis-je faire une plainte si je vois des constructions illégales sur les plages?

Suite aux tensions et désaccords causés l’année dernière par la question de la superficie qui est légalement cédée à un titulaire de licence, le ministère compétent a introduit de nouvelles technologies. Plus précisément, désormais, chaque panneau indiquant l’autorisation de l’entreprise pour l’utilisation de la plage sera doté d’un numéro unique (QR-CODE) à partir duquel les citoyens pourront soumettre des plaintes en ligne s’ils constatent des violations des conditions de la licence, des occupations de terrains supplémentaires, des constructions illégales, etc. La plainte peut être faite à travers une application installée sur des téléphones mobiles, des tablettes ou des ordinateurs.

Le même processus peut être suivi par toute personne intéressée à soumettre une plainte, même via le site Internet de la municipalité, où elle peut également trouver un plan géographique détaillant quelles portions de la plage ont été cédées à des particuliers (généralement marquées en bleu) et quelles portions sont librement accessibles au public. De plus, les services fonciers effectuent maintenant des contrôles avec des moyens aériens (drones), il existe donc des photos des différentes zones de la plage, permettant une comparaison en temps réel entre la superficie que le titulaire de licence devrait utiliser et celle qu’il utilise réellement.

Il est très utile pour le bon fonctionnement de la soumission de plaintes que dans le nouveau registre électronique récemment créé, toutes les informations concernant la superficie cédée, les détails de la licence accordée à l’entreprise et les informations sur les personnes responsables sont conservées, facilitant ainsi l’identification des violations. Les plaintes n’ont pas besoin d’être anonymes et aucun frais n’est exigé du citoyen pour qu’elles soient valides (ce qui est totalement différent en cas de plainte ou de poursuite). Il semble donc qu’un système efficace de soumission et d’évaluation des plaintes ait commencé à être mis en œuvre, résolvant ainsi plus de problèmes que le précédent système.

9.Que se passe-t-il si je ne respecte pas les conditions de la licence?Quelles sanctions m’attendent?

En ce qui concerne les cas où le titulaire de licence ne respecte pas ou viole les conditions de la licence qu’il a reçue, la loi prévoit certaines sanctions. Ces sanctions sont imposées de manière proportionnelle, c’est-à-dire en fonction de chaque cas, allant de la sanction la plus légère à la plus sévère, en fonction de la violation commise. Plus précisément, il est prévu :

  • Si la personne qui exploite la plage dépasse les termes de la licence reçue (par exemple, en occupant des mètres carrés supplémentaires), alors le service foncier émet un acte ordonnant le retrait immédiat des constructions supplémentaires ou des objets mobiles de l’entreprise.
  • Si la personne exploite la plage sans aucune licence, un ordre de retrait sera émis, ainsi qu’un ordre de fermeture de l’entreprise, rendant l’accès à l’établissement impossible.
  • Si le titulaire a causé des dommages ou des modifications à la plage, il doit restaurer l’endroit à son état d’origine, tel qu’il était avant la cession de la superficie. La restauration peut se faire même après l’expiration de la licence, car la loi ne fixe pas de délai.
  • Il en va de même pour les constructions illégales érigées sur la plage, qui doivent être démolies par le titulaire dans les 30 jours suivant la notification de l’ordre de démolition.
  • En outre, pour toutes les violations mentionnées ci-dessus, une amende est imposée au contrevenant, équivalente à quatre fois le montant versé pour la cession de la superficie, et il est exclu de participer à de futurs concours de cession de plages pendant 10 ans.
  • Si le contrevenant empêche le public de traverser librement la plage, il est passible d’une amende allant de 2 000 à 60 000 euros.
  • De plus, si le contrevenant a apporté des modifications à la plage en occupant illégalement des terrains, il est puni pénalement d’une peine d’emprisonnement d’au moins un an, accompagnée d’une amende.
  • La peine est portée à au moins deux ans d’emprisonnement si les modifications apportées par les actes du contrevenant causent des dommages écologiques significatifs à l’écosystème de la région.

10.Puis-je contester les sanctions qui me sont imposées?

Étant donné les sanctions sévères que la loi impose désormais aux contrevenants, il existe des dispositions pour permettre à ceux-ci de disposer d’une défense (juridique) afin de protéger leurs intérêts. Plus précisément, si un acte de retrait des objets mobiles de l’entreprise (parasols/chaises longues) est émis à l’encontre du contrevenant, ou même un ordre de fermeture de l’entreprise, la personne concernée peut introduire une demande d’annulation de ces actes. Cette demande doit être déposée très rapidement, c’est-à-dire dans les 5 jours suivant la notification de l’acte. Même la discussion de la demande devant le tribunal a lieu dans les 7 jours suivant son dépôt.

La personne concernée peut également demander une protection judiciaire temporaire jusqu’à ce que la demande soit jugée, afin que l’exploitation de son entreprise ne soit pas interrompue et que ses constructions ne soient pas démolies, etc. Cependant, pour demander cette protection temporaire, il doit disposer d’un contrat de cession actif et le présenter au tribunal, ainsi que prouver qu’il subirait un préjudice irréparable à cause de l’exécution des actes émis par les autorités compétentes (par exemple, qu’il subirait une perte économique ou que la réputation de son entreprise serait anéantie). Cependant, le simple dépôt de la demande d’annulation n’a pas d’effet suspensif automatique : les actes des autorités compétentes sont exécutés normalement si la personne concernée ne demande pas de protection judiciaire temporaire.

Concernant l’imposition d’une amende en tant que sanction administrative pour les violations commises, la personne concernée peut introduire un recours sur le fond et demander au tribunal soit l’annulation totale de l’amende si les conditions de la loi n’étaient pas respectées, soit la modification de l’amende, c’est-à-dire sa réduction par le tribunal si elle était particulièrement élevée ou ne se justifiait pas compte tenu des circonstances. Là encore, il est possible de demander une protection judiciaire temporaire selon les conditions mentionnées plus haut.

À côté du client et de ses besoins.

Athéna Kontogiánni – Avocate

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