»Je suis victime de violence domestique.Comment puis-je me protéger légalement? »

 »Je suis victime de violence domestique.Comment puis-je me protéger légalement? »

Avec les troubles sociaux qui prévalent aujourd’hui, les relations familiales sont certainement affectées. En effet, il arrive souvent que des tensions émergent entre les membres de la famille, qui, malheureusement, comportent souvent des éléments de violence. Pour cette raison, il est important de savoir comment la victime de violence domestique est protégée légalement et comment vous pouvez vous en sortir sans frais pour votre santé physique et mentale. Tout cela est désormais régi par la loi 3500/2006, que nous présentons dans ce texte.

1.Quelle est la notion de famille selon la loi?

En vertu de cette loi particulière, l’exercice ou l’utilisation de la violence entre les membres de la famille est interdit. Cependant, il est crucial de définir la notion de famille afin de comprendre quels individus sont inclus dans celle-ci. En effet, lorsque de la violence est exercée contre les membres de la famille, les sanctions prévues par cette loi sont beaucoup plus sévères que celles du Code civil et du Code pénal.

Plus précisément, la famille selon la loi est considérée comme le groupe de personnes liées par le mariage ou par un partenariat civil, ainsi que leurs enfants avec lesquels ils ont un lien de parenté jusqu’au quatrième degré.

Il est important de noter que la loi inclut également les partenaires/conjoints, le tuteur judiciaire, le tuteur de l’enfant, même s’ils sont ex-conjoints, dans la notion de famille, tandis que les victimes de violence domestique incluent également les mineurs, s’ils sont témoins d’actes répréhensibles, même s’ils ne sont pas victimes de violence au sens littéral du terme.

2.Que comprend le terme « violence »?

Il est vrai que cette notion peut être source de confusion en raison de son caractère général et abstrait. C’est pourquoi nous mentionnerons quelques exemples qui constituent des formes de violence contre les membres de la famille. Ainsi, les tribunaux grecs ont jugé qu’il s’agit de violence :

  • Causer des dommages corporels, même légers, si ceux-ci peuvent entraîner des blessures graves.
  • L’exercice de violence psychologique, telle que la négligence de l’enfant et le comportement manipulateur.
  • L’isolement prolongé, le refus de nourriture/la provocation de tortures ou de douleurs intentionnelles.
  • La menace du coupable de commettre les actes susmentionnés (cette menace doit cependant inspirer la peur à la victime).
  • L’abus sexuel sur un mineur, ainsi que le viol de tout membre de la famille.

3.Et en cas de crime de viol ?

Comme mentionné précédemment, le viol en tant qu’acte fait partie de la notion de « violence » requise par la loi, et donc si le coupable est reconnu coupable, il sera poursuivi pénalement pour cet acte. Plus précisément, les dispositions du Code pénal seront appliquées, lesquelles prévoient des peines très sévères selon lesquelles :

  • En cas de viol sur la victime, le coupable est passible d’une peine d’emprisonnement de 10 à 20 ans.
  • En cas d’atteinte à la dignité sexuelle du mineur, le coupable est passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 1 an.
  • En cas d’abus sur un mineur, le coupable est passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 10 ans si le mineur n’a pas atteint l’âge de 14 ans et qu’il lui a été confié (comme dans le cas du tuteur de l’enfant).
  • Si le coupable facilite l’atteinte sexuelle du mineur (par exemple en diffusant une annonce ou un numéro de téléphone de l’enfant), il est passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 3 ans.

Bien sûr, tous ces crimes ne constituent pas un « viol » au sens littéral du terme. Cependant, il est utile de comprendre que ceux-ci se produisent dans de tels cas, donc plus le crime est « grave », plus le traitement du coupable par la loi sera proportionnel. Le Code pénal lui-même a ajouté comme circonstance aggravante dans ces crimes le fait qu’ils sont commis entre des parents/dans le cadre de la cohabitation familiale.

4.Quelles sont les conséquences sur le mariage?

Si un cas de violence domestique survient, cela a non seulement des conséquences psychologiques sur les membres de la famille, mais aussi des conséquences juridiques sur le mariage. En effet, outre les poursuites pénales engagées contre l’auteur, cela constitue également une preuve d’une grave rupture du mariage aux yeux de la loi. Cela signifie que si un cas de violence domestique se produit au sein de la famille, la loi considère que le mariage a été tellement gravement rompu que sa préservation n’est plus justifiée, ouvrant ainsi la voie au dépôt d’une demande de divorce devant le tribunal. Pour ce fait, aucune contre-preuve de la part du défendeur n’est permise, car la preuve est irréfutable.

De plus, si un cas de violence domestique survient, la loi le considère comme un événement suffisant pour retirer au parent la garde de l’enfant, et soit de la confier à l’autre parent, soit à une tierce personne, soit de désigner un tuteur par le tribunal. Il est même possible que le parent dont la garde a été retirée perde définitivement celle-ci, ne pouvant plus la récupérer à l’avenir.

5.Comment est engagée la poursuite pénale?

En ce qui concerne la poursuite pénale, il convient de noter que si l’incident de violence domestique implique un crime de violence physique/menace/viol/abus sexuel, alors la poursuite pénale sera engagée d’office = la victime n’a pas besoin de porter plainte. Il est également important de noter que si le crime commis est un délit = puni par la loi d’une peine d’emprisonnement jusqu’à 5 ans, le processus de médiation pénale peut être appliqué, c’est-à-dire qu’une solution de compromis entre l’auteur et la victime peut être trouvée afin que le premier ne répète pas son acte et en même temps, que le procès principal ne se déroule pas et que l’affaire soit « informellement » close. Pour que le processus de médiation pénale soit appliqué, certaines conditions doivent être remplies de manière cumulative, notamment :

  • Le coupable doit promettre de ne pas répéter à l’avenir aucun acte de violence domestique et, s’il cohabite avec son/sa conjoint(e), de déménager ailleurs si l’autre partie le demande.
  • Il doit commencer un programme thérapeutique supervisé par une autorité publique afin de comprendre les conséquences de son acte et de recevoir de l’aide si nécessaire.
  • Il doit essayer de réparer les dommages subis par la victime en raison de l’acte de violence domestique et lui verser une indemnisation si nécessaire.

6.Et si le coupable ne se conforme pas?

La règle dans ces cas est que si le coupable se conforme à la décision de médiation pénale et ne commet aucune action similaire pendant 3 ans, alors il n’y a plus d’infraction punissable et le coupable ne peut plus être poursuivi pénalement pour son acte. Cependant, si le coupable ne respecte pas ses obligations ou viole l’une des conditions restrictives fixées par le procureur, les conséquences suivantes découlent de la loi :

  • Le processus de médiation pénale s’arrête et il est considéré comme n’ayant jamais commencé.
  • Le procureur poursuivra la procédure pénale engagée contre le coupable = celui-ci sera appelé à comparaître devant le tribunal en tant qu’accusé.
  • Le coupable ne peut plus soumettre (nouvelle) demande de médiation pénale.
  • Le conjoint du coupable peut intenter une action en dommages et intérêts contre lui pour le préjudice subi du fait de l’incident de violence domestique.
  • Le conjoint du coupable n’est pas empêché, malgré le processus de médiation pénale, d’intenter une action en divorce contre lui.

7.Que se passe-t-il en cas d’urgence?

Dans la pratique, les cas de violence domestique exigent une grande vigilance (juridique) pour éviter le pire, car chaque minute est critique. Pour cette raison, la loi stipule que la victime peut, avant de déposer une plainte contre l’auteur ou d’intenter une action en justice, demander au tribunal de prendre une mesure provisoire contre l’auteur, à savoir une ordonnance de régulation temporaire de la situation.

Plus précisément, il est stipulé que le tribunal peut ordonner, si la demande de la victime est acceptée, le retrait de l’auteur du domicile familial et/ou lui interdire de s’approcher des lieux de travail/résidence de la victime ou/et de l’école des enfants (s’il y a des enfants et s’ils ont été victimes de violence domestique).

Environ un mois est nécessaire pour que la demande de mesures provisoires soit jugée et une décision rendue. Pour cette raison, il est utile de demander l’émission d’une ordonnance temporaire afin que, du jour où la demande est déposée jusqu’à la décision, une ordonnance provisoire du juge régule la situation. Cela est nécessaire car il est possible qu’à l’avenir, jusqu’à la décision sur la demande, les circonstances changent et que des situations se créent qui causent un préjudice irréparable à la victime et ne peuvent plus être inversées (du moins légalement).

8.Quand les réclamations de la victime sont-elles prescrites?

Tout d’abord, il est important de savoir que les crimes de violence domestique ne sont que des infractions courantes du Code pénal commises dans l’environnement familial, et portent le nom correspondant. Cela est important car la prescription est distincte pour chaque infraction, et il doit être clair quelles actions le coupable a commises, afin de savoir quand elles sont prescrites. Par exemple, si un viol a été commis contre un proche, le crime, étant donné qu’il s’agit d’un crime, sera prescrit en 15 ans à compter du jour où il a été commis. Il en va de même pour chaque crime commis séparément.

La situation où le crime est dirigé contre un mineur est très importante. Ici, la loi stipule que pour ces actes, la prescription commence à partir du moment où le mineur devient majeur = pendant la période intermédiaire, elle est suspendue et donc le temps ne « compte pas ». En particulier, et s’il s’agit des crimes de traite des êtres humains et d’enlèvement de mineurs, leur prescription commencera 1 an après que le mineur soit devenu adulte = lorsque celui-ci aura 19 ans, et si ces crimes ont été commis dans leur forme criminelle, leur prescription commencera dès que le mineur aura atteint l’âge de 21 ans.

9.La victime est-elle protégée pour témoigner?

Pour assurer le bon déroulement du procès à l’audience et éviter les complicités entre les parties, la loi stipule que dans les procès concernant des affaires de violence domestique, les membres de la famille de l’accusé sont entendus sans serment = ils ne peuvent pas être poursuivis pénalement s’ils mentent lors de leur audition. En outre, s’ils sont parents de l’accusé jusqu’au 3e degré = donc jusqu’aux neveux, ils peuvent refuser de témoigner au tribunal si leurs intérêts entrent en conflit avec ceux de l’accusé, en particulier s’il y a un risque de tomber dans des contradictions ou de témoigner de faux dans le but de défendre indirectement l’auteur.

Dans le but d’assurer l’anonymat de la victime et de la protéger contre d’éventuelles atteintes, la loi impose aux autorités policières de ne pas divulguer les informations sur la victime et l’auteur dans les médias et auprès du grand public, afin que l’affaire elle-même ne prenne pas de dimensions. L’importance de cette disposition est renforcée par le fait que quiconque la contourne est puni par le tribunal d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 2 ans.

Enfin, si la victime de violence domestique est un mineur, elle ne sera pas citée à comparaître devant le tribunal en tant que témoin lors du procès, mais simplement sa déclaration qu’elle aura faite auparavant sera lue. Cela est nécessaire car même le fait que la victime soit confrontée à l’auteur de l’attaque contre elle peut créer des situations traumatisantes lors du procès et empêcher la victime de dire la vérité et donc d’aider à trouver la vérité.

10.Et si la victime ne peut pas couvrir les frais judiciaires?

Parfois, en raison du jeune âge des victimes, il est possible qu’elles n’aient pas les ressources financières nécessaires pour couvrir tous les frais du procès. Afin de ne pas dissuader ces personnes de déposer une plainte et donc de participer activement au procès, la loi leur accorde certaines facilités :

  • Si la victime de violence domestique demande la prise de mesures de protection contre l’auteur, elle peut se voir accorder ce que l’on appelle une « aide judiciaire ».
  • L’aide judiciaire est une allocation financière qui couvre les frais du procès dans une certaine mesure, y compris l’exécution de la décision (qui est souvent très coûteuse).
  • La décision accordant à la victime l’aide judiciaire peut également lui désigner un avocat qui la représentera devant le tribunal.
  • Si le défendeur gagne l’affaire, la victime n’est pas exempte de lui payer les frais.
  • Si le défendeur prouve qu’il était victime de violence domestique, le tribunal lui accorde automatiquement l’aide judiciaire.
  • Ainsi, la victime n’a pas besoin de prouver qu’elle est indigente/dépourvue des ressources financières nécessaires pour les frais du procès.

À côté du client et de ses besoins.

Athina Kondogianni-Avocate

 

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