La garde parentale après les développements législatifs.

La garde parentale après les développements législatifs.

1.Comment est-elle exercée normallement?

Tout d’abord, par le terme, nous entendons le droit fonctionnel des parents de prendre soin de leur enfant mineur (de le représenter dans chaque affaire et de gérer sa propriété, le cas échéant). La loi stipule que pour les enfants nés dans le mariage (ou légalement reconnus), la garde est exercée conjointement par les deux parents, et donc la participation des deux est nécessaire pour prendre des décisions. Pour cette raison, un accord de renonciation préalable du droit de l’un des parents à exercer la garde est nul, tandis que, inversement, certains actes peuvent être effectués par un seul parent s’ils servent mieux l’intérêt de l’enfant. Il est important de souligner que en cas de désaccord entre les parents :

  • Si la question est si cruciale, la réalisation ou non de l’acte est déterminée par le Tribunal de première instance du lieu de résidence où chacun des parents peut faire appel. Pour cette décision, l’intérêt de l’enfant est particulièrement pris en compte.
  • En cas d’urgence (c’est-à-dire qu’elle ne peut être reportée sans dommages), un seul parent peut réaliser l’acte.

2.Droit ou fonction ?

Il ne s’agit pas d’un droit/devoir au sens classique. Nous utilisons le terme fonction car le but du droit est principalement l’intérêt de l’enfant, car toutes les actions des parents (le droit ne peut être délégué à un tiers, le droit ne prescrit pas de limitation de l’exercice tant que l’enfant est mineur). Une caractéristique du droit est également son caractère absolu, dans le sens où il protège l’enfant contre tout tiers tentant de le violer (et donc de violer l’enfant lui-même, contre qui les parents peuvent demander une protection juridique au nom de l’enfant lui-même). Tout ce qui précède est également perçu plus clairement par le droit impératif qui régit la garde parentale et renforce davantage la sécurité juridique.

3.Et s’il n’est pas exercé correctement ?

Dans ce cas, la garde parentale est soit retirée (le parent reste titulaire du droit et peut le récupérer à l’avenir, mais ne l’exerce actuellement pas), soit suspendue (le parent perd définitivement la garde qui sera désormais exercée par l’autre parent/un tuteur). Pour en arriver là :

  • Le parent fautif ne se conforme pas aux décisions judiciaires/accords avec l’autre conjoint concernant l’enfant.
  • Il perturbe (ou essaie de perturber) les relations émotionnelles de l’enfant avec l’autre parent et sa famille.
  • Il entrave la communication de l’enfant avec le parent avec qui il ne réside pas (et enfreint un éventuel accord conclu avec l’autre parent).
  • Il néglige ou refuse injustement de payer la pension alimentaire due à l’enfant ou celle résultant d’un accord des parents.
  • Il a été condamné pour des crimes de violence familiale/violation de la liberté sexuelle dirigés contre l’enfant.

4.Exercer la garde parentale ne signifie pas nécessairement être le titulaire

Il est très important de faire la distinction entre le titulaire du droit de garde parentale et celui qui exerce effectivement ce droit (= le premier ne signifie pas nécessairement le second). Pour cette raison, lorsque nous disons que la garde parentale a été retirée à l’un des parents, cela signifie simplement que cette personne ne jouit plus de certaines prérogatives du droit-fonction, mais elle reste formellement le titulaire du droit et peut, à l’avenir (si par exemple, la décision judiciaire mettant fin à la garde parentale est annulée), se voir accorder à nouveau le droit de l’exercer. En revanche, le fait qu’un des deux parents ne soit pas titulaire de la garde parentale est assez grave, car cela signifie que son droit a été retiré de manière générale et permanente, et il ne peut pas reprendre cet exercice (par exemple, si le parent est définitivement condamné pour un crime commis contre l’enfant).

5.La coparentalité après la loi 4800/2021

Cette loi a apporté des modifications au droit de la famille, en particulier sur la manière dont la garde parentale est déterminée en cas de désaccord entre les parents. Tout d’abord, la loi stipule que le tribunal n’intervient que si les efforts des parents pour parvenir à un accord à l’amiable sont infructueux. La grande innovation réside dans l’article 1514 du Code civil, qui prévoit désormais que la garde de l’enfant est répartie en 3 phases :

  • Les parents peuvent convenir par écrit (accord privé) d’attribuer la garde parentale différemment de ce que prévoit la loi (il est donc établi un accord entre eux ayant une validité d’au moins 2 ans et une prolongation automatique si les parents ne s’y opposent pas).
  • Si l’exercice de la garde parentale n’est pas possible avec cet accord ou de cette manière en général, cela ouvre la voie à un recours à la médiation du tribunal (sauf en cas de violence familiale).

Il convient de souligner qu’en ce qui concerne le droit de visite du parent qui ne réside pas avec l’enfant, il est désormais établi à 1/3 du temps total (par exemple, sur les jours de la semaine), sauf s’il existe des raisons sérieuses de réduire ce temps, ou si le parent lui-même demande un temps plus court.

6.Répartition de la garde parentale en cas de désaccord

En cas de désaccord entre les parents (par exemple, l’un des deux ne réside plus dans le foyer familial), les deux parents continuent généralement à exercer conjointement la garde parentale tant qu’elle n’a pas été retirée à l’un d’eux. Parallèlement, le parent avec lequel l’enfant réside habituellement peut généralement entreprendre les actions courantes/urgentes au nom des deux parents après avoir informé l’autre parent, si cela est nécessaire (par exemple, pour une intervention médicale importante). Cependant, il existe une catégorie de questions pour lesquelles l’accord des deux parents est nécessaire :

  • Le choix du nom de l’enfant
  • La religion
  • Les questions de santé de l’enfant (d’urgence et non les interventions de routine)
  • Les questions éducatives (qui sont déterminantes pour l’avenir de l’enfant)
  • Le changement de résidence de l’enfant (surtout du point de vue de l’autre parent avec lequel l’enfant ne réside pas)

Pour ces questions, une décision conjointe des deux parents est nécessaire. Si un accord n’est pas possible, soit un parent décide seul (dans le cas où la garde parentale a été retirée à l’autre parent), soit le tribunal décide par une décision judiciaire qui détermine la garde parentale et ses limites.

7.Quand la garde parentale est-elle confiée à un tiers ?

Lors de la répartition de la garde parentale, le tribunal dispose de plusieurs options :

  • Permettre à un seul conjoint d’exercer la garde parentale (si l’autre a été exclu de l’exercice de cette responsabilité)
  • Autoriser des proches parents à exercer la garde parentale (si les deux conjoints se voient retirer la garde parentale)
  • Utiliser des solutions mixtes (comme partager équitablement la garde parentale entre les deux conjoints soit en périodes de temps, soit pour des actions spécifiques)
  • Si aucune des solutions ci-dessus n’est adéquate, nommer un tuteur pour exercer la garde parentale de l’enfant (qui peut être une personne, une structure ou une institution d’accueil)

Il est important de souligner qu’en vertu de la nouvelle législation familiale, les conjoints doivent d’abord tenter de parvenir à un accord entre eux avant de recourir au tribunal. Il est toujours crucial de prendre en compte l’intérêt de l’enfant, et il est possible que l’opinion de l’enfant soit également entendue par le tribunal si nécessaire.

8.Qu’arrive-t-il au nom de famille de l’enfant ?

Ici, une distinction doit être faite :

  • Si l’enfant est né dans le mariage, les parents, par une déclaration irrévocable donnée avant le mariage (soit à un notaire soit à l’officier compétent où le mariage aura lieu), déterminent le nom de famille pour tous les enfants (même les suivants) des parents et peuvent inclure soit le nom de famille du père, soit celui de la mère, soit les deux ensemble (mais dans ce cas, il doit être précisé quel nom de famille est placé en premier, sinon la déclaration est nulle). Si l’enfant est né hors mariage, alors :
  • Il portera le nom de famille de sa mère s’il n’y a pas de père / aucune reconnaissance de l’enfant n’a été faite.
  • Il portera le nom de famille du conjoint de sa mère qui n’est cependant pas son père légal (ainsi, le conjoint doit donner le nom de famille à l’enfant par un acte notarié seulement si la mère est d’accord).

Si l’enfant est reconnu plus tard par son père, alors :

  • Dans l’année suivant la reconnaissance, il peut ajouter le nom de famille de son père au sien en soumettant une déclaration correspondante à l’officier d’état civil compétent.
  • Outre l’enfant, les parents et le tuteur de l’enfant (s’il y en a) peuvent également demander l’ajout du nom de famille paternel, à condition que l’enfant soit mineur/incapable de procéder juridiquement.

9.Les relations parents-enfants sur le plan personnel

Dans ce domaine, nous pourrions inclure :

  • L’obligation mutuelle des parents et des enfants de se soutenir et de se respecter (qui n’est cependant pas légalement contraignante et conduit uniquement à des conséquences indirectes). Cela doit être jugé spécifiquement en fonction des perceptions sociales et familiales respectives et n’a pas un contenu prédéterminé à l’avance.
  • L’obligation de l’enfant de fournir une assistance à ses parents pour les besoins du ménage, ainsi que pour le métier des parents. Pour cette raison, il est responsable de manière limitée en fonction du degré de diligence qu’il montre dans ses propres affaires, ainsi que de ses capacités et de son âge, afin de ne pas être excessivement exploitée. L’enfant a cette obligation seulement si ses parents le nourrissent (par exemple, s’il vit sous le même toit qu’eux, s’ils lui ont loué une propriété, s’ils lui fournissent de la nourriture d’une autre manière), et non s’il subvient à ses propres besoins.

10.Les relations parents-enfants sur le plan patrimonial

Les parents ont le droit (et le devoir) de gérer la propriété de leur enfant mineur, à l’exception des éléments de propriété personnelle de l’enfant (par exemple, son allocation de poche). Cependant, en cas de propriété transférée à l’enfant en raison d’un héritage d’un parent :

1.Si le testament stipule une condition interdisant aux parents de gérer cette propriété, alors les parents n’ont pas le pouvoir de le faire.

2.Les parents doivent suivre une méthode spécifique pour gérer cette propriété si le testament le mentionne (et ne peuvent pas déroger à cela).

En outre, les parents sont tenus de dresser un inventaire de chaque bien donné à leur enfant et dont ils sont responsables de la gestion, sauf si :

  • Une tierce personne est responsable de la gestion de la propriété et non les parents.
  • Le testament ne mentionne pas une obligation similaire imposée aux parents.
  • Les parents sont également autorisés à représenter leur enfant dans toutes les affaires de ce dernier (judiciaires ou extrajudiciaires) en tant que représentants légaux jusqu’à ce qu’il atteigne la majorité (en atteignant l’âge de 18 ans).

Enfin, les parents ont également certaines obligations concernant la manière dont ils gèrent la propriété de leur enfant :

1.Il est interdit de faire des dons à partir de la propriété de l’enfant.

2.Ils doivent placer l’argent de l’enfant dans un endroit sûr et l’utiliser correctement, sauf s’il est nécessaire pour couvrir des dépenses.

3.Ils ont besoin d’une autorisation judiciaire pour entreprendre certaines transactions de propriété au nom de l’enfant (par exemple, pour vendre un bien immobilier appartenant à l’enfant). Si ces transactions sont effectuées sans autorisation, elles sont nulles.

4.Ils doivent utiliser les revenus de l’enfant (s’ils existent) pour ses besoins, son éducation et plus généralement pour sa subsistance. En cas de besoin, ils peuvent également utiliser ces revenus pour couvrir les besoins de la famille.

À côté du client et de ses besoins.

Athina Kondogianni-Avocate

 

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