10 questions fréquentes en droit successoral:Les avez-vous rencontrées?

10 questions fréquentes en droit successoral:Les avez-vous rencontrées?

1.Qu’est-ce qu’un contrat successoral en général?

Le terme fait généralement référence à l’accord conclu par l’héritier avec un autre héritier/tiers, dans lequel ils conviennent que l’héritier renonce à son droit successoral/à recevoir moins que ce que la loi stipule. Le but principal du contrat successoral est donc de contourner les interdictions imposées par le droit successoral, permettant ainsi au disposant=celui qui rédige le testament, de distribuer sa propriété sans restrictions, contournant les parents, qui sont considérés comme des héritiers nécessaires par la loi.

Ces contrats sont interdits par la loi, et donc considérés comme nuls s’ils sont conclus, car ils limitent la liberté du disposant de hériter comme il le souhaiterait réellement, en préservant sa volonté des pressions et des contreparties proposées par des tiers.

2.Quand est-ce interdit?

La règle générale est que le contrat successoral est interdit dans sa forme « classique », c’est-à-dire lorsqu’un héritier offre une contrepartie au disposant et qu’ils conviennent d’hériter plus que ce qu’ils hériteraient normalement, contournant ainsi les autres héritiers. Étant donné qu’il existe des dispositions pour la réserve légale, toute restriction imposée par un contrat successoral qui conduit les autres héritiers à recevoir moins que la réserve légale qu’ils auraient normalement reçue entraîne l’annulation du contrat successoral.

3.Y a-t-il des exceptions où elle est autorisée ?

Il existe des exceptions à la règle susmentionnée, c’est-à-dire des cas où le contrat successoral est autorisé, tels que :

  • La dévolution successorale anticipée, c’est-à-dire le contrat conclu entre l’héritier et les futurs héritiers, et par lequel ils conviennent de la manière dont les biens de l’héritier à ce moment seront répartis. Il est important de noter que ce contrat n’engage pas l’héritier quant à la rédaction de son testament, et que si certains biens n’ont pas fait l’objet d’un accord, ils seront répartis conformément aux dispositions légales de la succession intestat.
  • La donation entre vifs à cause de mort, c’est-à-dire la donation qui stipule que le donateur décédera en premier afin que le donataire reçoive l’objet de la donation. Cette donation peut être révoquée soit par le donateur, soit par ses héritiers en cas de faute du donataire. De plus, si ce qui est donné est un bien immobilier, un acte notarié est requis (comme pour toute donation), ainsi qu’une transcription de l’acte.

4.Quel testament est-il préférable de rédiger?

Pour faire un choix éclairé, il est bon de peser les avantages et les inconvénients de chaque type de testament :

  • Le testament olographe:

Avantages : Il offre une simplicité car il est rédigé par le testateur lui-même et n’exige donc pas de notaire, avec les frais associés qui alourdiraient le testateur.

Inconvénients : Il est plus facile à perdre en tant que testament, et il n’est pas exclu que le testateur soit influencé par des tiers lors de sa rédaction.

  • Le testament authentique:

Avantages : Il offre plus de formalisme et de sécurité, et en tant qu’acte authentique, il n’est contestable que comme faux, et peut être exécuté de manière forcée sur cette base.

Inconvénients : Il nécessite une procédure plus complexe devant le notaire et les témoins, qui n’est pas familière à tous.

  • Le testament mystique:

Avantages : Il est caractérisé par une plus grande sécurité, car le document reste chez le notaire et n’est pas accessible à des tiers.

Inconvénients : Cependant, le fait que le testateur rédige d’abord seul le testament sur papier et le remette ensuite au notaire n’exclut pas totalement que sa volonté soit influencée par des tiers/événements/facteurs.

5.Quand devrais-je renoncer si je le souhaite?

Si l’héritier ne souhaite pas accepter l’héritage et souhaite donc y renoncer, alors selon la loi, il a un délai de 4 mois à compter du moment où il a pris connaissance de la dévolution successorale et de la raison de celle-ci. Comme la phrase ci-dessus semble ambiguë, examinons-la de manière plus détaillée :

  • L’héritier prend connaissance de la dévolution lorsqu’il est informé du décès du défunt ainsi que du fait qu’il est le suivant dans l’ordre des héritiers pour recevoir l’héritage.
  • La raison de la dévolution signifie la raison pour laquelle, selon la loi, l’héritier est « appelé » à hériter. Cela peut être en vertu d’un testament, ou parce qu’il n’y a pas de testament en vertu des dispositions de la dévolution légale = que tous les héritiers précédents ont renoncé et que son tour est venu.
  • Il n’est pas exclu que l’héritier soit appelé à hériter pour plusieurs raisons = plusieurs testaments, à la fois par testament et hors testament pour le reste. Dans un tel cas, l’héritier devra renoncer autant de fois qu’il y a de parts (héritières) à partir desquelles il est appelé à hériter.
  • La conclusion est que le point de départ du délai de renonciation est un moment mobile = la connaissance de l’héritier sur les deux éléments susmentionnés, et donc une connaissance complète et positive de l’héritier est requise, donc une simple négligence/des suppositions sur le fait que l’héritier est appelé à hériter ou non ne suffit pas.
  • Pour les résidents à l’étranger, ainsi que dans le cas où l’héritier avait sa dernière résidence à l’étranger, le délai de renonciation est d’1 (un) an.

6.Et si je ne le fais pas?Que se passe-t-il?

Il n’est pas exclu que l’héritier néglige de renoncer et laisse donc expirer le délai de quatre mois. Dans un tel cas, juridiquement, il est réputé avoir accepté tacitement l’héritage et les conséquences juridiques suivantes se produisent :

  • La propriété individuelle de l’héritier est fusionnée avec l’héritage, qui devient désormais un ensemble unique.
  • Les créanciers personnels de l’héritier peuvent désormais être satisfaits des dettes de l’héritier à partir des biens de l’héritage.
  • Les créanciers de l’héritage peuvent également être satisfaits des dettes de l’héritage à partir de la propriété individuelle de l’héritier.
  • Ceux qui étaient les suivants dans l’ordre des héritiers ne seront pas appelés à hériter, car l’acceptation de l’héritier met fin à la dévolution successorale à son égard.

7.Est-il possible d’être héritier sans être responsable des dettes de la succession?

C’est une question fondamentale pour beaucoup dans le domaine du droit successoral lors des discussions pertinentes. La réponse est oui, mais sous certaines conditions :

  • L’héritier peut accepter la succession avec le bénéfice d’inventaire = il est responsable des dettes de la succession, mais seulement jusqu’à concurrence de la valeur des actifs de la succession, pas de son patrimoine personnel.
  • Les mineurs et ceux qui sont assistés par un représentant légal acceptent toujours avec le bénéfice d’inventaire par la loi, et ont également un délai d’1 an pour établir un inventaire.
  • Pour ne pas perdre le bénéfice de l’inventaire, l’héritier doit établir un inventaire de la succession dans les 4 mois suivant sa déclaration d’acceptation de la succession.
  • L’héritier est responsable envers les créanciers pour la gestion de la succession, il doit rendre des comptes à ceux-ci, et ne peut pas vendre les actifs de la succession sans l’autorisation du tribunal = immobilier/actions/obligations.
  • S’il enfreint l’une des obligations ci-dessus, l’héritier avec le bénéfice d’inventaire perd ce bénéfice et devient alors responsable, avec son patrimoine personnel, des dettes de la succession envers les créanciers.
  • Pour se libérer de ces charges/obligations, l’héritier avec le bénéfice d’inventaire peut remettre la succession aux créanciers, pour qu’ils puissent récupérer leurs créances, et en cas d’actif restant disponible, l’héritier le recevra.

8.Et la liquidation judiciaire de la succession?

Il s’agit d’un autre mécanisme de libération du successeur des dettes de la succession, dont le processus est le suivant :

  • Le successeur (même avec le bénéfice d’inventaire) présente une demande au tribunal et demande que la liquidation judiciaire de la succession soit ordonnée.
  • Si le tribunal accepte la demande, il nomme des liquidateurs (le successeur lui-même peut être nommé liquidateur).
  • Les liquidateurs invitent les créanciers de la succession à déclarer leurs créances dans les 4 mois suivant la publication de la décision judiciaire.
  • Pour cette raison, les créanciers doivent déclarer leur créance en temps voulu et fournir les documents justificatifs de leur créance.
  • En parallèle, le liquidateur réalise les actifs de la succession, par exemple, il peut vendre un bien immobilier pour rassembler des liquidités.
  • Si l’actif de la succession est suffisant, alors toutes les créances des créanciers déclarées en temps voulu et légalement seront satisfaites.
  • Si l’actif est insuffisant, les créanciers seront satisfaits de manière proportionnelle = ceux qui ont des privilèges/hypothèques seront payés en premier, suivis par ceux avec des droits moins prioritaires, etc.
  • Après ces distributions, la rémunération du liquidateur pour le travail qu’il a effectué est retirée de l’actif de la succession.
  • Enfin, s’il reste un actif disponible de la succession après ce processus, il est attribué au successeur qui a demandé la liquidation judiciaire = il n’y a alors plus de dettes de la succession envers les créanciers.

9.Existence d’héritages sans héritier?

Le législateur, envisageant la possibilité qu’un héritage rempli de dettes puisse ne pas être accepté par aucun héritier, a fait le choix suivant : Il a stipulé que dans le cas où tous les parents du défunt renoncent à l’héritage (y compris le conjoint), alors l’État sera appelé comme héritier dans la succession (spécifiquement dans le 6e et dernier ordre de succession légal).

  • L’État accepte toujours l’héritage avec le bénéfice de l’inventaire = il est responsable des dettes de la succession uniquement avec l’actif de celle-ci.
  • Il ne peut pas renoncer à l’héritage qui lui est échu par la loi (sans testament) = s’il est appelé à la succession par testament, il peut renoncer.

Pour en arriver à ce phénomène (pas si fréquent), il faut que renoncent successivement :

  • Les enfants du défunt
  • Les parents/frères et sœurs/neveux et nièces du défunt ainsi que les petits-enfants des frères et sœurs
  • Les grands-parents/arrière-grands-parents du défunt ainsi que les oncles/tantes et les enfants de ceux-ci (des deux côtés)
  • Les arrière-grands-parents et arrière-arrière-grands-parents du défunt (des deux côtés)
  • Le conjoint du défunt.

10.Et si l’héritier est inconnu ou hésite à accepter l’héritage?

Ce cas est souvent rencontré en Grèce, surtout lorsque les héritiers n’entretiennent pas de bonnes relations entre eux ou que les éléments du patrimoine sont inconnus, etc. Dans le cas où l’héritier est inconnu ou n’a pas encore été identifié, ou s’il n’est pas certain s’il a accepté l’héritage ou non :

L’héritage est appelé « vacant » et doit être désigné par le tribunal un tuteur de la succession vacante. Ce tuteur a le pouvoir de représenter l’héritier contesté et de gérer l’héritage. Cela signifie qu’il établit un inventaire des biens, recouvre les créances que le défunt aurait pu avoir contre des tiers avant son décès et prend généralement des mesures pour maintenir l’intégrité de la succession. Il peut également représenter la succession devant les tribunaux, dans le cas où quelqu’un prétend être l’héritier et intente une action en justice à cette fin. Si aucun héritier n’est trouvé dans un délai raisonnable (de quelques mois à quelques années), avec un certificat du tribunal, l’État sera désigné comme héritier, et exercera donc les droits et obligations découlant de la succession.

À côté du client et de ses besoins.

Athena Kontogianni-Avocate

 

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