Beaucoup de fois, nous remarquons qu’une variété d’associations ont été créées, qui servent différents buts de la vie quotidienne (par exemple des associations sportives, environnementales, etc.). Vous êtes-vous déjà demandé comment elles fonctionnent légalement et comment les relations entre leurs membres sont réglementées ? Les réponses à ces questions ne sont pas particulièrement difficiles étant donné que les associations ont un régime législatif relativement simple. Dans cette analyse, nous examinerons davantage le sujet afin que vous compreniez à quel point les procédures ont été simplifiées (aussi) dans ce domaine.
1.Comment fonctionnent les associations?
Dans la vie quotidienne, il est souvent perceptible que les efforts coordonnés de plusieurs personnes ensemble produisent de meilleurs résultats que les efforts individuels d’une seule personne. C’est pourquoi le législateur encourage les personnes à s’unir pour poursuivre un but commun, afin que leurs efforts portent plus rapidement leurs fruits. La manière la plus simple de concrétiser cet effort est de fonder une association. À cette fin, les parties peuvent contribuer non seulement financièrement – en versant des cotisations à une association dont ils sont membres – mais aussi administrativement/organisationnellement, en prenant en charge la gestion de l’association, un travail souvent assez difficile en pratique.
Il est important de savoir que l’association doit poursuivre un but non lucratif – elle ne doit pas avoir pour objectif principal de réaliser un profit à partir de ses actions et de ses projets. Cependant, cette interdiction de la loi ne va pas jusqu’à interdire toute contribution financière à l’association. En effet, l’association peut avoir ses propres biens, qui sont généralement constitués des cotisations régulièrement versées par ses membres ainsi que de tout élément de patrimoine appartenant à une association, à partir duquel ses dépenses de fonctionnement sont couvertes, comme les loyers versés pour un bien immobilier appartenant à l’association.
2.De quoi ai-je besoin pour fonder une association?
Pour créer une association en Grèce, il faut suivre les directives claires de la loi, dont les conditions sont facilement compréhensibles. Ainsi, pour fonder une association en Grèce, il faut :
- Avoir au moins 20 personnes.
- Avoir un objectif à but non lucratif.
- Enregistrer l’association dans le registre spécial tenu par le Tribunal de première instance du lieu où l’association est basée.
- Par conséquent, les fondateurs/dirigeants de l’association doivent déposer une demande auprès du juge pour l’inscription de l’association.
- Élaborer les statuts de l’association (qui doivent inclure les signatures des membres de l’association et la date de rédaction).
- La demande doit inclure l’acte fondateur de l’association, les noms des membres du conseil d’administration et les statuts.
Il est crucial de noter que lors de l’examen de la demande, le juge ne vérifiera que la légalité de l’association et non son bien-fondé = il vérifiera uniquement si les conditions que nous avons mentionnées ci-dessus sont remplies, et n’examinera pas si l’objectif de l’association est illégal/immoral, sauf si cela est évident (par exemple, la création d’une association pour former une organisation criminelle est évidemment illégale). De plus, le juge ne peut pas modifier l’objectif de l’association, mais seulement accepter ou rejeter la demande (auquel cas les membres de l’association peuvent déposer une nouvelle demande).
3.Et si je ne suis pas accepté dans une association?
Il n’est pas rare dans la pratique qu’une demande d’adhésion à une association soit rejetée par ses membres/par sa direction sans justification particulière. Pour protéger le demandeur, il peut intenter une action en justice, car en vertu de la loi, l’entrée d’un nouveau membre dans une association est toujours autorisée, sauf disposition contraire des statuts.
Quand les statuts prévoient-ils différemment ? Lorsqu’ils établissent certaines conditions que le demandeur doit remplir pour devenir membre. Ces conditions sont généralement l’âge, la profession, le lieu de résidence, en particulier s’il s’agit d’une association locale, etc. Par exemple, un résident d’Athènes aura du mal à adhérer à l’Association des Amis de la Pêche de Karpathos, car l’association pourrait exiger que ses membres soient originaires de la communauté locale de Karpathos et exercent le métier de pêcheur/marin pour avoir un lien étroit avec l’objectif de l’association (cet exemple est bien sûr fictif).
Cependant, si les statuts ne prévoient pas de conditions pour l’adhésion d’un nouveau membre ou prévoient des conditions mais que le demandeur les remplit et que sa demande est néanmoins rejetée, alors il est admis que le demandeur peut intenter une action en justice contre l’association et demander que sa demande d’adhésion soit acceptée. Si le juge accepte la demande, il ordonnera à l’association d’accepter le membre, et à partir de ce moment-là, le demandeur est considéré (juridiquement) comme membre de l’association.
4.L’association a-t-elle une assemblée générale?Comment fonctionne-t-elle?
Pour prendre des décisions sur des questions critiques et pour permettre aux membres de s’exprimer sur celles-ci, l’association prévoit une assemblée générale de ses membres, composée de tous les membres de l’association. Cette dernière est compétente pour toute affaire de l’association avec deux exceptions principales : lorsque la loi ou les statuts ne disposent pas autrement. Par conséquent, l’assemblée générale de l’association est compétente pour décider des questions suivantes :
- L’élection des membres de la direction de l’association.
- L’admission ou l’exclusion d’un membre de l’association.
- L’approbation du bilan = des résultats financiers chaque année environ.
- La modification de l’objet de l’association.
- La modification des statuts sur lesquels l’association fonctionne.
- La dissolution de l’association si une telle question est soumise au vote des membres.
En ce qui concerne le fonctionnement de l’assemblée générale de l’association, il est utile de savoir que tous les membres de l’association peuvent voter (avec quelques exceptions), qui sont entre eux égaux sans distinction. En particulier, un membre ne peut pas voter s’il n’est pas financièrement à jour = s’il n’a pas payé sa cotisation, et le membre entre lequel et l’association il existe un contrat/procès qui doit être tenu et donc dont les intérêts opposés pourraient influencer le vote. Cette interdiction inclut également le conjoint du membre ou les parents jusqu’au 3e degré.
5.Comment diffère-t-elle de la direction de l’association?
La direction de l’association est un organe distinct de l’assemblée générale, avec évidemment d’autres responsabilités que cette dernière. En effet, la direction de l’association a le droit et en même temps l’obligation de convoquer l’assemblée générale de l’association lorsque les statuts le prévoient (chaque mois/semaine/année selon ce qui a été prévu) et chaque fois que l’intérêt de l’association l’exige (dans des cas d’urgence où l’association a besoin de prendre des décisions immédiates). Le pouvoir le plus important de la direction est qu’elle peut représenter l’association en justice et hors tribunal = conclure des contrats avec des tiers et donc engager l’association, agissant au nom et pour le compte de celle-ci (et donc aussi de ses membres).
De plus, un cinquième des membres de l’association (si aucune disposition n’est prévue dans les statuts) peut demander à la direction de l’association de convoquer l’assemblée générale en cas de désaccord/majorité des membres pour sa convocation. Alors, la direction de l’association doit examiner la demande et convoquer l’assemblée générale de l’association, sinon les membres de l’association peuvent présenter la même demande au tribunal = ce dernier autorisera les membres à convoquer l’assemblée, contournant ainsi la direction en tant qu’organe de l’association.
Par ailleurs, la direction de l’association s’occupe des affaires pour lesquelles l’assemblée générale n’est pas compétente (comme nous l’avons vu dans la question précédente), qui sont déterminées par les statuts de l’association, car la loi ne prévoit qu’une disposition minimale sur la répartition des affaires entre ces deux organes. De plus, seules les personnes qui sont membres de l’association peuvent participer à la direction (sauf disposition contraire des statuts, auquel cas des personnes non membres de l’association peuvent être nommées membres de la direction si elles sont élues par l’assemblée générale des membres).
6.Comment les décisions de l’association sont-elles prises?
Pour prendre une décision au sein d’une association, et pour qu’elle soit valide, la loi exige le respect d’une procédure spécifique. Plus en détail, les étapes sont les suivantes :
- Le conseil d’administration de l’association doit convoquer légalement l’assemblée générale.
- L’assemblée générale de l’association doit se réunir pour discuter des questions inscrites à l’ordre du jour.
- Le sujet sur lequel une décision doit être prise doit figurer à l’ordre du jour des sujets à discuter.
- Les membres de l’association doivent être présents (aucun nombre minimum n’est requis).
- Pour qu’une décision soit prise, elle doit être approuvée par 50 % + 1 des membres présents.
- Une décision peut être prise sans vote si tous les membres de l’association sont présents et votent par écrit sur une proposition spécifique.
- Pour modifier les statuts de l’association, au moins la moitié des membres doivent être présents et au moins 3/4 d’entre eux doivent voter positivement.
- Pour changer l’objectif de l’association, tous les membres de l’association doivent consentir, même ceux absents, par écrit.
7.Une décision peut-elle être invalide?
8.Quand est-ce qu’une association est dissoute?
Pour diverses raisons, il n’est pas rare qu’une association atteigne un point où elle souhaite mettre fin à ses activités. Il est donc important de savoir comment cela peut être réalisé, ainsi que ce qui arrive à la propriété que l’association a accumulée jusqu’au moment de sa dissolution. Ainsi, une association est dissoute lorsque :
- Une décision est prise lors de l’assemblée générale des membres concernant la dissolution de l’association.
- Pour cela, au moins la moitié des membres de l’association doivent être présents et au moins les 3/4 des membres présents doivent voter en faveur de la proposition.
- Le nombre de membres de l’association tombe en dessous de 10.
- Les statuts de l’association prévoient des cas de dissolution (il faut donc vérifier les statuts).
- Par décision judiciaire, lorsque le nombre de membres de l’association diminue au point qu‘il ne peut plus être élu un conseil d’administration ou que l’association ne peut plus fonctionner conformément à ses statuts.
- Par décision judiciaire, si l’objectif de l’association semble avoir été atteint ou s’il est clair que cet objectif ne peut plus être atteint.
- Par décision judiciaire, si l’objectif de l’association est devenu illégal/immoral/contraire à l’ordre public ou aux statuts de l’association.
En ce qui concerne la propriété de l’association qui a été dissoute, il est important de noter qu’elle n’est jamais distribuée aux membres. Au lieu de cela, elle est utilisée pour mener à bien la procédure qui suit la dissolution de l’association, c’est-à-dire sa liquidation. Dans ce cas, les liquidateurs spéciaux satisfont les créanciers de l’association ainsi que toutes les autres dettes envers des tiers, et une fois qu’ils ont reçu leur rémunération pour leur travail, ils remettent le surplus (s’il en reste) à qui de droit (mais jamais aux membres de l’association, comme mentionné précédemment).
9.Je veux quitter une association.Que dois-je faire?
À un moment donné et pour diverses raisons, tout membre d’une association peut décider de quitter l’association, que ce soit en raison de désaccords personnels avec d’autres membres ou de conflits d’intérêts. Pour que la sortie du membre de l’association soit valable et afin d’éviter les conflits à ce sujet, la loi établit certaines conditions.
En particulier, le membre est toujours libre de quitter l’association, sans qu’aucune clause ne soit inscrite dans les statuts concernant sa participation à vie à l’association, etc. Cependant, pour sortir légalement de l’association, le membre doit être à jour financièrement, c’est-à-dire avoir payé toutes les cotisations dues à l’association et donc ne pas avoir de solde restant. Cependant, la sortie du membre qui n’a pas encore payé sa cotisation est également valable, mais l’association peut ensuite intenter une action en justice contre le membre pour la cotisation impayée.
La loi stipule que le membre doit notifier sa sortie de l’association au moins 3 mois avant celle-ci et que cela prend effet à la fin de l’année comptable respective (généralement le mois de décembre). Il s’agit d’une disposition qui est restée inappliquée dans la pratique et donc qui n’est pas en vigueur. Cela confirme simplement la règle selon laquelle la sortie d’un membre d’une association est toujours libre, à l’exception des restrictions que nous avons mentionnées.
10.Est-ce que le but d’une association peut être modifié?
Bien que nous ayons mentionné brièvement le sujet précédemment, il est judicieux de l’examiner également d’un point de vue substantiel à ce stade. C’est parce que les décisions des tribunaux concernant la légalité ou l’illégalité ont un grand intérêt en fonction des critères utilisés à chaque fois.
Pour qu’une décision de modifier le but de l’association soit valable, comme nous l’avons dit, l’assemblée générale doit se réunir et tous les membres de l’association doivent y consentir, sans exception. La décision liera bien sûr également les absents, qui devront voter favorablement sur la question. Si un membre refuse abusivement de donner son consentement, il peut être contraint judiciairement à le faire par les autres membres, à condition que son refus soit injustifié.
Le contrôle judiciaire de la légalité ou non du but de l’association n’est généralement pas si exhaustif qu’il limite sa liberté. Cela signifie que le but des associations qui mènent une politique anti-gouvernementale ou qui ont des idées plus radicales (sur le plan social/économique, etc.) est considéré comme légitime, à condition qu’elles respectent les limites de la légalité = qu’elles ne poussent pas à des actes violents, à la désobéissance envers l’autorité ou l’ordre public, et en général qu’elles exercent leur activité conformément aux lois en vigueur.
A côté du client et de ses besoins.
Athéna Kontogianni – Avocate
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